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DE PHYSIQUE.

a sa source dans les astres, et dont l’action embrasse la sphère entière de l’univers.

La physique ne nous offre nulle part un objet plus digne de notre étude, soit par la beauté, soit par le nombre des phénomènes. Les services que nous tirons du fluide qui nous éclaire, seroient seuls capables d’exciter toute notre attention pour bien connoître ses propriétés. Si l’air, en servant de véhicule à la parole, nous met en commerce de pensées avec nos semblables, la lumière ajoute un grand prix à ce commerce, en nous rendant présente leur image, qui elle-même a tant de choses à nous dire. Plus susceptible d’impressions variées que les autres sens, l’œil, par le secours de la lumière, saisit tout à la fois dans les corps, les formes qui les terminent, les couleurs qui les embellissent, les rapports de leurs positions, les mouvemens qui les transportent dans l’espace, il démêle, sans aucune confusion, toutes ces modifications qui semblent se jouer de mille manières dans cette grande diversité d’objets auxquels s’étend le pouvoir d’un simple regard.

Mais si la vision n’étoit que directe, la partie même dans laquelle l’œil a son siége, celle qui nous caractérise et qui nous fait reconnoître par les autres, seroit restée inconnue pour nous-mêmes : la lumière y supplée, en nous offrant notre portrait fidèle derrière les surfaces réfléchissantes dont l’action multiplie tout ce qui se présente devant elles.

Ce n’est point encore là que se bornent les services que nous tirons de ses propriétés. Au delà des globes qui brillent sur nos têtes, il en existe d’autres qui se dérobent à notre vue par l’immensité de leur éloignement,

Tome ii.
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