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DE PHYSIQUE.

673. Avant d’exposer les résultats des expériences dont il s’agit, il ne sera pas inutile de donner quelques notions générales sur la forme et sur les effets du prisme qu’on emploie pour les faire. Ce prisme, est droit et triangulaire ; on le fait ordinairement de verre blanc, que l’on choisit le plus exempt qu’il est possible de bulles, de veines et autres défauts semblables ; ses faces latérales doivent être exactement planes et d’un beau poli ; l’angle formé par les deux faces, dont l’une reçoit le rayon de lumière qui se réfracte dans le prisme, et l’autre lui offre une issue à son retour dans l’air, se nomme l’angle réfringent du prisme.

674. Nous avons vu (641) qu’un rayon de lumière qui pénètre un milieu terminé par deux faces parallèles, prend, en repassant dans l’air, une direction qui est elle-même parallèle à celle qu’il avoit avant d’entrer dans le milieu. Il n’en est plus de même lorsque le milieu est un prisme dont les faces sont inclinées entre elles. Le rayon émergent fait nécessairement un angle avec le rayon incident. Il faut en excepter le cas où le rayon incident et la perpendiculaire au point d’incidence, sont dans un plan dont la section, avec la face sur laquelle tombe le rayon, est parallèle à l’arête qui passe par le sommet de l’angle réfringent. Car si l’on prolonge ce plan jusqu’à la rencontre de la face par laquelle sort le rayon, sa section avec cette face sera parallèle à la première section ; et comme le rayon reste sur ce plan, il s’ensuit qu’il est ici dans le même cas que si les deux faces dont il s’agit étoient parallèles entre elles, et ainsi il sortira du prisme parallélement à sa première direction.