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DE PHYSIQUE.

venoient directement du soleil, puisque la réflexion n’est qu’une simple déviation de la lumière, qui n’altère point sa nature. L’expérience dont il s’agit servoit donc à confirmer, en quelque sorte, par la voie de synthèse, ce que les précédentes avoient établi par une opération contraire que l’on pourroit comparer à l’analyse.

La même expérience faisoit voir que les rayons les plus réfrangibles étoient aussi les plus disposés à se réfléchir, et que les moins réfrangibles étoient ceux qui avoient le moins de tendance à la réflexion.

Les résultats que nous venons d’exposer nous conduisent à de nouvelles considérations, qui nous aideront à approfondir davantage ce sujet important.

686. Lorsque l’on parle en physique de rayons rouges, bleus, violets, etc., on est bien éloigné de supposer que les rayons soient réellement colorés, et ce langage n’exprime autre chose qu’une certaine disposition de ces rayons, pour produire en nous les différentes sensations que nous désignons par ces mêmes noms de rouge, de bleu, de violet, etc. Les expériences que nous avons rapportées ne prouvent autre chose, sinon qu’il existe dans un faisceau de lumière, qui nous vient directement du soleil, une certaine quantité de rayons homogènes, propres à produire en nous l’impression du violet, et que nous appelons rayons violets, pour abréger ; une autre quantité de rayons pareillement homogènes, qui seront les rayons bleus, et ainsi de suite ; et de plus, ces expériences nous apprennent que les rayons violets, bleus, verts, etc., ont différens degrés de réfrangibilité, depuis les violets,