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DE PHYSIQUE.

par la moelle épinière à un crochet de cuivre, il lui vint en idée de presser ce crochet contre les barreaux de fer d’un balcon, et en répétant cette opération, il vit plus d’une fois les muscles de la grenouille entrer en contraction ; et peu s’en fallut qu’il ne s’éblouit sur cette heureuse indication, en rejetant la cause du phénomène sur l’électricité de l’atmosphère[1]. Mais ayant transporté la grenouille dans un appartement dont les fenêtres étoient fermées, il la plaça sur une plaque de fer, et tandis qu’il pressoit contre cette plaque le crochet auquel étoit attachée la grenouille, il vit les contractions se renouveler. Une suite d’expériences du même genre le conduisit à écarter tout ce qui étoit étranger au phénomène, et à circonscrire l’appareil dans ses véritables limites, en réduisant tout à une communication établie entre les muscles et les nerfs d’une grenouille, par le moyen d’un arc métallique.

466. Galvani avoit remarqué que quand cet arc n’étoit formé que d’un seul métal, les contractions étoient ou nulles ou, très-légères, et que pour les rendre fortes et durables, il falloit employer un arc composé de deux métaux différens[2]. Une autre observation, non moins importante, qui est due au même physicien, consiste en ce que pour exciter des contractions dans la grenouille, il n’est pas indispensable de faire intervenir l’action d’un corps étranger. Lorsque les grenouilles sont fraîches, et que leur irritabilité jouit de toute son énergie,

  1. Aloysii Galvani, etc., commentar., p. 17.
  2. Ibid., p. 20.