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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

723. Il n’est pas nécessaire que la lame qui présente les anneaux colorés soit d’une matière fluide. Les lames d’un corps solide ont la même propriété, pourvu qu’elles soient réduites à un certain degré de ténuité. Il est possible, par exemple, d’amincir une lame de mica, au point qu’elle devienne capable de réfléchir une ou plusieurs des couleurs qu’offre la lame d’air, dans la première expérience de Newton. Et ce qui est remarquable, c’est que les couleurs dont il s’agit ne dépendent point, quant à leur espèce, de la nature du milieu environnant : que l’on mouille la lame de mica, elles deviendront seulement plus foibles que quand cette lame étoit entourée d’air ; mais il n’y aura que leur intensité qui soit changée.

Ceci nous conduit à parler de quelques expériences faites par Mazéas, et dont les résultats ont paru ne pas s’accorder avec l’explication que donne Newton, du phénomène des anneaux colorés[1]. Dans ces expériences, deux verres superposés ne laissoient pas d’offrir le même phénomène, lorsqu’ils étoient placés sous un récipient purgé d’air, ou lorsqu’on les exposoit à une chaleur assez forte pour chasser ce fluide de l’espace intermédiaire. On peut répondre que, dans le premier cas, on n’obtient jamais un vide parfait, et qu’en supposant la chose possible, dans le second cas, l’espace compris entre les deux verres est occupé au moins par le calorique ; en général, une matière quelconque,

  1. Mém. de l’Acad. de Berlin, 1752. Voyez aussi l’Optique de Smith, not. 493 et suiv.