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Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 2.djvu/291

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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

contraire les corps les plus blancs sont ceux qui s’échauffent le plus lentement. « La cause de ces phénomènes, ajoute-t-il, se trouve dans le plus ou moins d’affinité que les corps ont pour la lumière[1] ».

744. On voit ici une analogie marquée entre la lumière et le calorique rayonnant, qui ne devient susceptible d’échauffer un corps, qu’en perdant sa propriété rayonnante, pour prendre, par son union avec ce corps, le caractère de calorique combiné ; et c’est alors seulement qu’il devient sensible au thermomètre (118 et suiv.) De même, tant que le mouvement de la lumière n’est point interrompu, il n’en résulte aucune chaleur proprement dite[2] ; et si ce mouvement ne fait que changer de direction, par l’effet de la réflexion, les rayons qui subissent cet effet ne contribuent point à la production de la chaleur, qui ne dépend que des rayons absorbés. De là vient que les corps qui absorbent en plus grande abondance la lumière, comme les noirs, sont ceux qu’elle échauffe le plus ; elle agit beaucoup plus foiblement pour échauffer les corps blancs, parce qu’ils la réfléchissent.

745. Il y a cependant cette différence entre la lumière et le calorique, que les rayons de la première traversent librement le verre et les liqueurs limpides, tandis que les rayons du calorique restent engagés dans ces mêmes corps auxquels ils communiquent de la chaleur[3].

  1. Traité Chimique de l’Air et du Feu, traduit par le Baron de Dietrich ; Paris, 1781, p. 146.
  2. Schéele, ibid.
  3. Bertholet, Statique Chimique, t. I, p. 192.