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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

Leyde, avoient lieu par un rétablissement d’équilibre entre deux électricités opposées, l’une positive, l’autre négative. Et comme il avoit quelquefois observé qu’un arc formé d’un seul métal agissoit sur la grenouille, il ne lui paroissoit nullement naturel d’imaginer que ce métal unique pût être le siége des deux électricités, et ainsi il ne restoit, selon lui, d’autre parti à prendre, que de les placer dans l’animal lui-même[1].

Il s’agissoit ensuite de savoir si l’une de ces électricités résidoit dans le muscle, et l’autre dans le nerf, ou si elles existoient simultanément dans chacun des deux organes. Galvani, après avoir tenté inutilement de résoudre la question par des expériences décisives, s’arrêta à l’hypothèse qui lui parut la plus vraisemblable. Suivant cette hypothèse, le muscle étoit le siége des deux électricités ; sa partie intérieure se trouvoit dans l’état positif, tandis que sa surface extérieure étoit négative. C’étoit comme une petite bouteille de Leyde, toujours prête à se décharger. Les nerfs qui communiquent avec les muscles, faisoient simplement l’office de conducteurs. L’électricité positive passoit de l’intérieur du muscle, d’abord dans le nerf, et ensuite dans l’arc excitateur, qui la transmettoit à la surface extérieure du muscle, et cette décharge, analogue à celle qui a lieu dans l’expérience de Leyde, produisoit la commotion[2].

475. Vailli adoptoit aussi le concours des deux élec-

  1. De viribus electricit. in motu musculari commentar., p. 21 et 22.
  2. Ibid., p. 40 et suiv.