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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

une direction BA qui est dans le même sens que celle du mouvement de l’objet, il lui attribue une accélération de vitesse qui lui est étrangère. Dans l’hypothèse où le spectateur employeroit encore ici une lunette pour regarder l’objet, cette lunette, d’abord dirigée suivant Af, ayant à la fin du mouvement une position suivant Bn parallèle à Af, se détourneroit en décrivant l’angle nBd beaucoup plus grand que l’angle fAr, qui auroit eu lieu si le spectateur fût resté immobile.

778. Supposons enfin, que le mouvement AB (fig. 117) du spectateur et le mouvement ab de l’objet aient lieu dans un même sens, et que les directions des deux lignes suivant lesquelles ils se font soient tellement combinées avec les temps employés à parcourir ces lignes, que les rayons visuels Aa, Bb relatifs aux deux termes extrêmes du mouvement, et tous les autres rayons qui se rapportent aux points intermédiaires, soient sans cesse parallèles entre eux : alors l’objet paroîtra immobile au spectateur, qui s’imagine être lui-même en repos, et l’on conçoit aisément qu’il verroit constamment cet objet au bout d’une lunette qui resteroit dans la même position.

L’hypothèse d’un spectateur qui ayant un mouvement insensible pour lui-même, le rapporte en sens contraire à des objets immobiles, a servi à expliquer le mouvement diurne apparent du soleil, en conséquence du mouvement réel qui fait tourner la terre autour de son axe ; on peut déduire aussi du même principe l’explication du mouvement annuel que le soleil nous paroît avoir dans l’écliptique. Les autres hypothèses, relatives aux mouvemens simultanés du spectateur