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DE PHYSIQUE.

de tous les points de chaque objet, passent en foule et comme pêle-mêle, par l’ouverture beaucoup plus petite encore de la prunelle, sans que leur harmonie en soit altérée : l’œil, à son tour, sans aucune confusion, saisit, dans cet ensemble immense, tous les détails dont chacun forme seul un ensemble : il les isole ou les groupe à son gré ; et tandis que l’oreille, frappée en même temps par un trop grand nombre de voix, n’entend plus que du bruit, l’œil, au milieu de tous ces langages divers que tant d’objets semblent lui parler, distingue ce que chacun d’eux veut lui dire, et le contraste même que forment les mouvemens des uns avec l’immobilité des autres, ne trouble point cette espèce de commerce. Change-t-il lui-même de position ? Se tourne-t-il d’un autre côté ? Nouvelle scène, nouveau concours d’impressions variées, toujours également nettes et distinctes ; tout a changé pour lui, mais il est encore le même.

Tel est l’organe de la vue, lorsque seul, et sans aucun secours étranger, il exerce ses facultés naturelles. Il nous reste à exposer ce qu’ont fait les arts pour étendre encore sa puissance, et lui procurer de nouvelles manières de voir.

Des Effets de la Lumière régulièrement
réfléchie, relativement à la Vision.

Nous avons expliqué (725 et suiv. ) de quelle manière les rayons de la lumière, réfléchis par les surfaces plus ou moins raboteuses des objets ordinaires, nous en font apercevoir les formes et les couleurs. Mais lorsque