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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

que les deux images se confondent en une seule. Cette limite a lieu lorsque l’une des deux faces qui forment l’angle réfringent est perpendiculaire ou parallèle à l’axe de la forme primitive, ce qui dépend de la nature des substances. Ainsi dans l’émeraude, c’est la première position qui détermine la réunion des deux images en une seule, et dans la baryte sulfatée (spath pesant), c’est la seconde.

À l’égard de la chaux carbonatée, qui fait voir en général la double image d’un objet à travers deux faces parallèles, on peut, en conservant le parallélisme, amener les choses au terme où l’image paroisse simple. Il faut pour cela tailler un rhomboïde de cette substance, de manière à faire naître deux faces triangulaires, qui interceptent les deux angles solides obtus a, n (fig. 133, Pl. XXI), et soient perpendiculaires à l’axe qui passe par ces angles. L’image d’un point vu à travers ces deux faces paroîtra simple, pourvu que le rayon visuel soit perpendiculaire à ces mêmes faces, et que le point soit situé sur sa direction ; car si l’œil s’écarte d’un côté ou de l’autre, les deux images qui coïncidoient en une seule se sépareront.

Pour concevoir la raison de cet effet, il faut remarquer que dans le cas où l’image paroît simple, par une suite des conditions que nous venons d’indiquer, le rayon de lumière qui part du point visible ne pourroit se soudiviser dans l’intérieur du rhomboïde, qu’autant que sa partie d’aberration se rejeteroit de préférence vers quelqu’un des angles solides aigus e, c, g. Mais la position de cette partie étant la même relativement à ces trois angles, il en résulte pour elle une espèce