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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

l’on ait commencé à la construire, en plaçant seulement la première paire c1, z2 sur l’isoloir, le cuivre étant en dessous. Il est clair, d’après ce qui a été dit, que l’état du cuivre sera −½, et celui du zinc +½. Plaçons maintenant en dessus du disque z un conducteur humide h, et au-dessus de ce dernier un disque de cuivre c3. Pour que la condition de l’équilibre à distance fût remplie, il suffiroit que le zinc z2 cédât au cuivre c3 la moitié de son fluide, et alors l’état du cuivre c1 étant toujours −½, celui du zinc z2 seroit ¼, et celui du cuivre c3 seroit aussi ¼. Mais alors la différence entre les deux premiers disques seroit seulement ¾, au lieu qu’elle doit être égale à l’unité. Il s’établira donc entre les trois corps une nouvelle distribution de fluide, en vertu de laquelle l’état du c1 deviendra −⅔ ; celui du zinc z2 sera −⅔+1, ou +⅓, et celui du cuivre c3 sera de même +⅓ ; ce qui satisfait aux deux conditions d’équilibre.

Si nous ajoutons un quatrième disque z4, il faudra qu’il ait une unité de plus que le cuivre c3, ce qui exigera un nouveau changement dans les quantités relatives de fluide des disques inférieurs ; en sorte que l’on aura −1 pour le cuivre c1, 0 pour le zinc z2, 0 pour le cuivre c3, et 1 pour le zinc z4.

En poursuivant le même raisonnement, il sera facile de trouver les états électriques des différentes parties de la pile, quel que soit le nombre des disques qui la composent. Les quantités d’électricité vitrée et celles d’électricité résineuse formeront deux progressions arithmétiques, dans chacune desquelles la différence entre deux termes consécutifs sera l’unité.