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DE PHYSIQUE.

beaucoup plus d’étendue que cet objet. L’oculaire kn est situé de manière que son foyer concourt à peu près avec le milieu x de l’image a′b′, et ainsi les rayons lo, sy d’une part, et ty, ro de l’autre, étant très-peu divergens, et, de plus, les deux pinceaux auxquels appartiennent ces rayons acquérant, au contraire, une convergence considérable, l’œil placé en o verra l’objet en a″b″ très-amplifié, pour deux raisons différentes.

Car l’image a′b′ étant regardée à la vue simple, paroîtroit déjà sensiblement plus grande que l’objet ab. Or cette image, à son tour, devient l’objet que l’œil aperçoit à travers l’oculaire, et ce verre faisant ici l’office d’une forte lentille, l’angle rol sous lequel l’œil verra distinctement ce même objet en a″b″, sera beaucoup plus grand que celui sous lequel il le verroit avec la même netteté sans aucun intermédiaire. Donc le grossissement de l’image étant une combinaison de deux effets, dont chacun tend par lui-même à augmenter très-sensiblement ses dimensions, croîtra dans un très-grand rapport. On fait aussi des microscopes à trois verres, auxquels il est facile d’appliquer l’explication précédente.

Ces admirables instrumens ont, pour ainsi dire, doublé l’univers à notre égard : ils nous ont fait voir, dans des gouttes presque imperceptibles de différens liquides, des animaux jusqu’alors inconnus ; ils nous ont dévoilé plusieurs mystères de l’organisation des plantes. Des corpuscules, en apparence informes, prennent des figures régulières ; les poussières qui composent la graine de la mauve deviennent des globules hérissés de pointes ; celles qui sont portées des étamines sur les pistils des diverses plantes, paroissent de même sous