Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 2.djvu/69

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
50
TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

524. Ici se présentoient diverses questions. Peut-on concevoir que ce soit la même molécule d’eau qui se décompose, lorsqu’il y a un intervalle très-sensible entre les gaz qui se dégagent ? et si la décomposition a lieu par rapport à deux molécules différentes, que devient l’hydrogène à l’endroit où l’on n’aperçoit que de l’oxygène, et que devient à son tour l’oxygène, à l’endroit où l’hydrogène seul se manifeste ?

La solution la plus naturelle que l’on ait imaginée jusqu’ici de cette difficulté, est celle qui a été proposée par Monge et Bertholet[1]. Selon ces savans, le fluide vitré a la propriété de dégager l’oxygène préférablement à l’hydrogène ; c’est le contraire par rapport au fluide résineux. D’une autre part, l’eau a la faculté de recevoir comme toutes les autres substances composées, différentes quantités relatives des principes qui concourent à sa formation. Ainsi l’eau de la rosée est oxygénée, et c’est pour cela qu’elle contribue au blanchîment des fils et des toiles qu’on expose à l’air ; l’eau distillée, au contraire, est hydrogénée, et c’est à cela qu’elle doit cette saveur particulière qu’on lui fait perdre, en l’agitant fortement avec le contact de l’air. On peut donc supposer que dans l’expérience citée, l’eau de chaque vase, ou celle qui est renfermée dans chaque portion d’un même tube, conserve en excès celui des deux gaz qui ne manifeste pas sa présence.

525. Le phénomène de la décomposition de l’eau, par l’électricité galvanique, offroit un nouvel objet de comparaison entre les effets de la machine ordinaire et

  1. Statique Chimique, t. I, p. 216.