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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

sur la production de l’électricité qui se développoit dans la pile. Biot, dans la vue d’éclaircir cette question intéressante, a entrepris des expériences où il a porté cette exactitude et ces attentions éclairées, qui seules peuvent conduire à des résultats décisifs. Le condensateur dont il s’est servi avoit son plateau collecteur fixé sur une tige mobile de bas en haut, et à l’aide de laquelle on pouvoit élever ce plateau jusqu’au niveau du sommet de la pile. On avoit placé sur ce sommet un petit vase de fer rempli de mercure ; l’extrémité de la tige flexible du condensateur étoit aussi en fer. Celui-ci étant amené à la hauteur de la pile, on abaissoit la tige flexible dans le mercure, au moyen d’un tube de verre verni, après quoi on abandonnoit cette tige à son élasticité. De cette manière, le condensateur recevoit toujours des charges comparables. Son contact avec le mercure, qui lui transmettoit l’électricité de la pile, étoit toujours le même, et l’on pouvoit le prolonger plus ou moins. Les quantités de fluide dont il se chargeoit étoient mesurées à l’aide d’une balance électrique construite d’après la méthode de Coulomb (393).

On a pris une pile composée seulement de vingt couples de disques métalliques ; les conducteurs humides étoient des rondelles de drap imprégnées d’une dissolution de sulfate d’alumine. La pile étant isolée sur un gâteau de résine, le condensateur mis simplement en communication avec son sommet, ne prenoit aucune électricité appréciable, par une suite du peu de hauteur que l’on avoit donné à la pile ; et cette circonstance étoit favorable au succès de l’expérience, parce qu’elle