Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 2.djvu/81

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
62
TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

pement de la théorie, pour être bien saisi, demande qu’on ait au moins une idée de cet ensemble.

537. Tous les phénomènes que présentent les aimants que nous soumettons à l’expérience, ne sont, pour ainsi dire, que les différentes faces d’un fait fondamental, qui a été remarqué depuis long-temps. Il consiste en ce que si l’on choisit à volonté une des extrémités d’un aimant, et qu’on la présente successivement aux deux extrémités d’un second aimant, il y aura attraction d’une part et répulsion de l’autre entre les deux aimants. L’extrémité opposée du premier aimant produira des effets inverses sur celles de l’autre aimant. En général, il y a dans chaque aimant deux points opposés qui manifestent des actions contraires, et auxquels on a donné le nom de pôles. On peut juger de l’énergie de ces actions, en faisant mouvoir un aimant en présence d’une aiguille magnétique suspendue librement ; on verra les extrémités de cette aiguille faire différens circuits, et quelquefois une révolution entière, pour chercher la position qu’exige l’équilibre.

538. Maintenant un phénomène extrêmement remarquable par sa continuité et par l’immensité des distances auxquelles il s’étend, consiste en ce que le globe terrestre fait à l’égard d’une aiguille aimantée la même fonction que l’aimant dont nous venons de parler ; en sorte que l’aiguille, abandonnée à la force de ce vaste corps magnétique, prend une direction qui va du Nord au Midi, et que nous verrons être celle qui s’accorde avec la manière d’agir de cette même force. Si, au moment où l’aiguille est immobile, on la dérange de sa position, elle ne manque jamais d’y revenir, après avoir fait un