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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

constante, qui passe toujours par un même point de l’aiguille.

Il est facile de prouver la justesse de cette conséquence. Supposons que nck (fig. 58, Pl. IX) étant la direction de l’aiguille située dans son méridien magnétique, une force quelconque ait fait prendre à cette aiguille la direction lcf ; la force directrice peut être considérée comme une puissance appliquée à l’extrémité f du lévier cf. Représentons-la par fz perpendiculaire sur cf ; si, par le point f, nous menons fd parallèle à nk, la résultante de toutes les forces qui agissent sur l’aiguille, estimée parallélement au méridien magnétique, coïncidera avec fd. Menons par le point z la ligne zd, parallèle à fc, jusqu’à la rencontre de fd, et par le point f le sinus fg de l’angle fck ; le triangle dzf étant semblable au triangle cgf, nous aurons fg:fz :: cf:df, ou . Mais le premier rapport est constant, à cause que la force directrice est proportionnelle au sinus de l’angle fck. Donc le second rapport est aussi constant ; et puisque cf est le rayon, la résultante df sera pareillement une quantité constante, qui passera toujours par le point f de l’aiguille.

Mais ce n’étoit pas assez des résultats que nous venons d’exposer, pour établir une théorie des phénomènes magnétiques : il falloit surtout avoir déterminé la loi à laquelle sont soumises, à différentes distances, les forces qui agissent dans ces phénomènes. Plusieurs physiciens qui s’étoient occupés de la recherche de cette loi, avoient eu recours à des moyens si imparfaits, qu’on ne doit pas être étonné de voir leurs