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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

faisant le même raisonnement, avec une simple inversion dans les termes, qu’il y aura répulsion entre les deux aimants. Ce sera la même chose, si l’on suppose que ces aimants tournent, l’un vers l’autre, leurs pôles A, a, sollicités par le fluide austral. En général, deux aimants s’attirent par leurs pôles de différens noms, et se repoussent par leurs pôles de même nom.

551. Concevons que le corps N (fig. 60) soit un barreau de fer qui, étant d’abord à l’état naturel, se trouve placé dans la sphère d’activité de l’aimant M, de manière que cet aimant tourne vers lui son pôle boréal B. La force B′ de cet aimant, égale à l’excès de la force de B sur celle de A, agira pour décomposer le fluide de N ; et il est visible que l’effet de cette action sera d’attirer vers a le fluide austral dégagé de la combinaison, et de repousser vers b le fluide boréal ; c’est-à dire, que le barreau N acquerra lui-même la vertu magnétique, en sorte que les pôles les plus voisins seront ceux de noms différens, et que les deux aimants s’attireront. Le résultat sera le même, si l’on suppose que le barreau de fer ait été présenté à l’aimant M du côté opposé, de manière que cet aimant tournât vers lui son pôle austral A. Concluons de là que, lorsqu’on met en présence d’un aimant un barreau ou un morceau quelconque de fer qui étoit auparavant à l’état naturel, l’action de l’aimant lui communique un magnétisme contraire à celui du pôle dont ce barreau étoit le plus voisin, en sorte que, dans ce cas, il y a toujours attraction entre les deux corps. Le physicien ne fait encore ici que se servir du fluide magnétique pour répéter une expérience électrique ; savoir, celle