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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/198

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JUSTINE.

Ces paroles furent un éclair pour la malheureuse Justine qui, jusqu’à cet instant, avait cru que Grelotin voulait seulement égayer ses compagnons, jusqu’à ce que l’heure de l’expédition fût arrivée ; elle comprit alors toute l’étendue de son malheur et fut bientôt en proie au plus violent désespoir.

— Tuez-moi donc ! scélérats ! s’écria-t-elle ; rendez-moi le service de me débarrasser de la vie, cet horrible fardeau m’écrase…

Elle s’élança vers la fenêtre en s’efforçant de l’ouvrir ; mais l’un des bandits courut à elle, et, l’étreignant de ses bras de fer, il la rapporta au milieu de ses compagnons qui formèrent le cercle ; ils semblèrent tenir conseil sur la question de savoir si on n’exaucerait pas le dernier vœu que l’orpheline venait de former.

— Il nous reste encore un sac de cuir, dit