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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/204

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JUSTINE.

l’ordre, et que les crucifix à ressort ne fassent leur jeu qu’à la dernière extrémité ; un coup de feu pourrait éveiller les dormeurs, et nous donner plus de besogne que nous n’en pouvons faire.

On alluma une bougie, et, en moins d’un quart d’heure, toutes les portes de l’intérieur furent ouvertes et les serrures des principaux meubles forcées, Grelotin marchait en tête de la colonne avec son costume de femme, et déjà ils étaient tous chargés d’un butin considérable, lorsqu’ils entrèrent dans la chambre à coucher de madame de Boistange. Deux des voleurs, le poignard à la main, se placèrent au chevet de son lit, épiant le moindre mouvement capable de leur donner de l’inquiétude, et prêts à frapper pour le réprimer. Pendant ce temps, les autres faisaient main basse sur tous les objets précieux, entassaient pêle-mêle l’or,