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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/214

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JUSTINE.

roi, greffiers et scribes de toute espèce ; on fit de longs procès-verbaux ; on recueillit tous les indices qui pouvaient mettre sur la trace des coupables, on visita et revisita les serrures forcées ; on énuméra et réénumera les objets volés ; on dressa et redressa le plan de l’intérieur de l’hôtel, et l’on fit des conjectures à perte de vue, le tout afin de gagner honnêtement les honoraires en comptant le plus de vacations possibles, en grossoyant sur vingt feuilles ce que l’on eût pu écrire très-lisiblement sur une demi-feuille : ce qui prouva incontestablement que la police et la justice sont deux choses admirablement organisées en France, que, si elles n’empêchent pas de tuer les gens, elles ont au moins l’avantage de les ruiner, en forme de compensation.

Cependant madame de Boistange avait survécu à ses blessures ; elle put même, dès