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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/296

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JUSTINE.

la hauteur des murs, et, bien que leur élévation fût assez considérable, elle résolut d’en tenter l’escalade. Cela ne présentait pas de grandes difficultés quant à l’intérieur, à cause des espaliers qui pouvaient tenir lieu d’échelle ; et la jeune fille, à laquelle le danger donnait des forces, atteignit aisément le faîte ; mais il n’en était pas de même de l’autre côté qui donnait sur une rue étroite et déserte. Justine hésita pendant quelques instans ; mais, se représentant tout-à-coup qu’il ne lui restait pas d’autre moyen pour échapper à l’infamie, elle s’élança courageusement, et fut assez heureuse pour atteindre le pavé sans se faire le moindre mal. Bien que ses vêtemens ecclésiastiques gênassent sa marche elle les garda en pensant qu’elle serait ainsi moins exposée aux grossièretés des gens qu’elle ne pouvait manquer de rencontrer.

L’orpheline marchait déjà depuis quelque