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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/334

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JUSTINE.

pourrai sortir d’ici sans la permission des factionnaires.

— Ça me regarde, répondit le père Guibard. Observe ; tiens-toi prêt à jouer des jambes, et tais-toi.

La moitié de la nuit s’écoula bien lentement pour le jeune Valmer ; tous ses compagnons de captivité semblaient profondément endormis, et il commençait à se croire la dupe du vieux forçat, lorsque celui-ci, saisissant le collier de fer du réfractaire, acheva de le rompre ; il en fit autant de la chaîne, et, poussant le jeune homme loin de lui, il se mit à crier :

— À la garde ! On m’assassine ! Je suis mort !…

En un instant tous les gardes-chiourmes furent sur pied ; les factionnaires, croyant