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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/336

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JUSTINE.

— Ma tendre amie !

— Mon cher Georges !

— Combien tu as dû souffrir !

— Quelles tortures tu as endurées !

Et chaque phrase était interrompue par des baisers. Puis chacun d’eux fit le récit de ce qui lui était arrivé depuis qu’ils ne s’étaient vus. Pour Georges, les choses avaient suivi leur cours ordinaire : son pourvoi en cassation et son recours en grâce n’avaient pas eu plus de succès l’un que l’autre ; l’argent que lui avait fait passer sa bonne mère lui avait été enlevé par les misérables au milieu desquels sa condamnation l’avait fait jeter, et il n’espérait plus échapper à l’horrible captivité perpétuelle que par une mort prompte et volontaire, lorsque Justine était venue relever son courage.