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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/37

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DEUX SŒURS.

dame à Justine, qui ne cessait de pleurer, l’infortune qui vient de vous atteindre est grande sans doute ; mais Dieu a mis partout le bien à côté du mal, et il n’abandonnera pas deux agneaux sans tache qui n’ont rien fait pour mériter son courroux.

Justine soupira ; Juliette sourit de pitié ; et la vieille reprit :

— Peut-être vous attendiez-vous à ne trouver dans le monde que des cœurs secs, incapables de compatir à vos peines ; grâce au ciel, il n’en sera pas ainsi, et j’espère que vous trouverez la position qui vous attend préférable à celle que vous quittez.

Pendant qu’elle parlait ainsi, la voiture continuait à rouler avec une rapidité extraordinaire ; Justine s’aperçut bientôt que l’on franchissait la barrière.