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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/370

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JUSTINE.

rent le dos sans lui répondre. La pauvre fille ne se rebutait pas. Elle se dirigeait vers la demeure du dernier inscrit sur sa liste, lorsqu’un cabriolet qui passait rapidement près d’elle s’arrêta tout-à-coup, et au bruit des roues, succéda cette exclamation :

— Je ne me trompe pas ! c’est bien mademoiselle de Melleran !

Justine leva les yeux, et reconnut le comte de Bonvalier, qui venait de mettre pied à terre. Elle ne put se défendre d’un mouvement d’effroi.

— Ne craignez rien, ma belle pupille, dit le comte en s’approchant : quels que soient vos torts envers moi, je suis bien plus disposé à l’indulgence qu’à la rigueur.

— De grâce, monsieur, laissez-moi ! N’est-ce pas assez que vous ayez perdu ma sœur ? vous faut-il absolument deux victimes du même nom ?