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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/374

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JUSTINE.

— Pauvre enfant ! dit-il, combien vous avez dû souffrir de ce brusque changement de vie !… Ma chère Justine, je ne suis pas aussi coupable que vous l’avez cru ; mais, si j’ai eu quelques torts, permettez-moi de les réparer, autant que possible, en vous donnant les moyens de prendre dans le monde la place que vous devez y occuper.

— Cela est impossible, monsieur le comte ; vous ignorez, je le vois, tous les malheurs qui m’ont accablée : la retraite la plus profonde est le seul lieu maintenant qui puisse me convenir.

Des larmes coulèrent des beaux yeux de l’orpheline ; le comte parut vivement ému ; il pressa Justine de lui faire le récit de ce qui lui était arrivé depuis qu’elle avait quitté le château, et la pauvre fille lui raconta, avec la candeur de l’ingénuité que donne une conscience pure, tous les maux qu’elle avait soufferts.