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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/397

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LE COMTE ET LE BANDIT.

lui dit-il d’une voix altérée, qui annonçait que toute sensibilité n’était pas éteinte dans le cœur de ce misérable.

— J’espère y parvenir, répondit Justine, sans avoir recours aux horribles moyens que vous me proposez.

— Vous n’avez que l’espoir, et je vous offre la certitude. En pareil cas, l’homme auquel il s’agit de faire un emprunt forcé n’hésiterait pas pour accepter ma proposition… Songez qu’il ne nous faut que dix mille francs : je vous donne ma parole de ne pas prendre un sou de plus, quand même il y aurait un million dans la caisse.

— Assez, assez ; ne m’obligez pas à entendre de nouveau de pareilles horreurs.

— Encore un mot : s’il s’agissait de sauver non-seulement la liberté, mais la vie de l’homme que vous aimez ?… Vous hési-