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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/404

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JUSTINE.

— Je suis en eau, belle amie, s’écria-t-il : je viens de remuer ciel et terre pour vous être agréable… Mes efforts n’ont pas été vains : nous avons obtenu un sursis.

— Le ciel en soit loué ! dit Justine en joignant les mains et tombant à genoux.

— Ne vous laissez pas tant aller à la joie, ma chère Justine ; car j’ai à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle à vous annoncer. Ainsi j’ai acquis la déplorable certitude que votre retraite a été découverte par la police. Vous n’êtes plus en sûreté ici : demain au point du jour, ce soir peut-être, votre modeste domicile sera envahi, et je vous avoue que tout mon crédit ne pourrait vous empêcher d’être transférée à Paris.

— Ô mon Dieu ! ne m’abandonnez pas !

— Je me suis donc occupé de vous chercher un asile, reprit le comte, et, après y