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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/414

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JUSTINE.

mais tu me fais horreur !… Et c’est ce monstre qui t’a perdue ! et le misérable se disait mon protecteur !… Je sais que ma vie est entre ses mains ; eh bien ! qu’il en dispose… Ou plutôt je lui épargnerai ce nouveau crime ; j’irai dès aujourd’hui me livrer moi-même…

Juliette répliqua par un éclat de rire ; au même instant le comte entra.

— Venez donc, mon ami, lui dit-elle, m’aider à mettre à la raison cette furieuse.

— Qu’est-il donc arrivé ?

— Une chose incroyable : cette mendiante ne vous croit pas digne d’elle.

— Il est bien fâcheux que je n’aie pas été aux galères, j’aurais sans doute eu plus de chances pour plaire à cette vertu sévère que l’amour d’un forçat n’effarouche pas… Allons, bel ange, résignez-vous ; on se passera de votre volonté, et vous pourrez offrir votre