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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/424

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JUSTINE.

tichambre, le vieux forçat, qui avait l’air de l’entretenir d’affaires de famille, lui dit à voix basse :

— N’oublie pas que j’ai changé les pierres et renouvelé les amorces.

Ils arrivèrent dans le cabinet du comte ; Guibard en ferma la porte, mit la clef dans sa poche, et dit en crochetant la caisse :

— Le plus fort est fait, et je dois convenir que tu t’es bien comporté ; or, les bonnes actions ne devant pas rester sans récompense, au lieu de dix mille francs, je vais en prendre trente, s’ils s’y trouvent, et je te donnerai cent sous pour boire à ma santé.

En un tour de main, l’or et les billets du comte passèrent dans les poches de Guibard qui sortit avec autant d’aplomb qu’il était