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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/465

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JUSTINE.

remit en marche. Après avoir parcouru encore plusieurs appartemens, et gravi un escalier qui semblait pratiqué dans l’épaisseur de la muraille, le comte s’arrêta près d’une petite porte, et fit signe à Georges de l’ouvrir ; c’était celle de la prison de Justine.

En reprenant l’usage de ses sens, après l’horrible traitement qu’elle avait subi, l’orpheline s’était trouvée dans son lit, et elle avait tenté de se lever ; mais elle était si faible, et le moindre mouvement lui causait des douleurs si aiguës, qu’il lui avait été impossible de quitter le lit ; cependant la voix de Georges, qui s’était élancé dans la chambre en l’appelant, lui rendit à la fois des forces et du courage.

— Grand Dieu ! s’écria-t-elle, Georges au pouvoir de ces monstres !…

— Rassure-toi, tendre amie ; c’est moi qui suis maître de leur sort. Tiens ! regarde, ajou-