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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/473

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JUSTINE.

sées ouvertes, elle put se rendre dans la chambre de Justine où elle trouva M. de Bonvalier auquel le désespoir et la fureur avaient presque fait perdre la raison. La vue de Juliette le calma un peu ; elle s’approcha de lui, et il vint à bout de la débarrasser, à l’aide de ses dents, de la corde qui lui liait les mains. La baronne, à son tour, s’empressa de rendre la liberté à son infâme complice, et ils tinrent conseil sur ce qu’ils devaient faire. Deux heures après, le comte alla requérir les autorités du village voisin ; il dit qu’une bande d’assassins s’étaient introduits dans le château, que les domestiques avaient été tués en défendant leur maîtresse, et que lui et la baronne n’avaient échappé à la mort que par une espèce de prodige. Or, les autorités en général sont trop bien élevées, et savent trop ce qu’elles doivent à un comte qui a plus de cent mille francs de revenu, pour oser le soupçonner de mensonge. Les paroles de M. de Bonvalier