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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/487

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JUSTINE.

l’homme qui nous a forcés de le recevoir ?… Ne penses-tu pas que, depuis notre départ de Lyon, nous avons transigé tacitement avec notre conscience ? Ne négligeons donc rien pour remplacer, par le produit de notre travail, ce que nous avons dépensé, et considérons désormais cette somme comme un dépôt que nous devons toujours être prêts à remettre à son véritable propriétaire.

Georges avait trop de noblesse dans l’âme pour ne pas comprendre la justesse de ce raisonnement.

— Ange du ciel, dit-il en appuyant ses lèvres sur le front de l’orpheline, je veux, quoi qu’il m’en coûte, m’efforcer de me rendre digne de toi !

Tous deux alors réfléchirent profondément pendant quelques instans, puis Georges reprit :