Aller au contenu

Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/515

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
74
JUSTINE.

et elle ne put que mettre son nom à côté de celui de Georges. Valmer se hâta de fermer la lettre et d’y mettre l’adresse. Puis, réunissant les forces qui lui restaient, il prit dans ses bras Justine, qui venait de perdre connaissance, l’étendit sur sa misérable couche, l’enveloppa soigneusement dans ses vêtemens, et se plaça près d’elle en attendant la mort.

Cependant l’horrible détresse de ces jeunes gens avait été remarquée dans le quartier ; à leur insu, des voisins s’étaient intéressés à eux, et l’on avait instruit de leur situation une dame d’un âge avancé, qui cachait son nom, mais qui faisait de fréquentes visites aux malheureux, et leur distribuait des secours. Ce jour-là même elle vint et, après avoir pris quelques informations dans la maison, elle alla frapper à la porte du galetas dans lequel gisaient, sans connaissance, les deux infortunés.