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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/517

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JUSTINE.

La voisine descendit rapidement l’escalier, en criant au secours, et en un instant tous les habitans de la maison arrivèrent ; un vigoureux auvergnat enfonça la porte de deux coups de pied, et des soins de toute espèce furent prodigués aux deux infortunés qui semblaient tout-à-fait privés de sentiment. La charitable visiteuse s’était emparé de Justine qu’elle frictionnait pour rétablir la circulation du sang, tandis qu’un des assistans déshabillait Georges dont le cœur battait encore faiblement. Tout-à-coup deux cris d’horreur font retentir la mansarde : la dame qui secourait Justine était madame de Boistange, et elle venait de reconnaître la jeune fille qu’elle croyait coupable d’un si grand crime ; de son côté, l’homme qui secourait Georges venait de voir sur l’épaule de ce malheureux l’empreinte qu’y avait apposée le bourreau ! Peu s’en fallut que les moribonds ne fussent abandonnés par tous ces gens si empressés d’abord à les secourir ;