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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/520

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IL ÉTAIT TEMPS.

cheminée et elle sortit. Pendant ce temps, Georges se tordait les bras, se frappait la poitrine, et cherchait des yeux quelque instrument avec lequel il lui fût possible de se donner la mort. La voix de Justine parvint à le calmer un peu.

— Valmer, lui dit-elle, sans doute nos âmes n’étaient pas encore assez épurées par le malheur, puisque Dieu, à qui nous voulions les remettre, a refusé de les recevoir. Vivons, ami, puisqu’il le faut.

— Vivre ! mais à défaut de charbon c’est la faim et la misère qui vont nous tuer. Comment rester dans cette maison, après ce qui vient de se passer, et où aller dans l’état où nous sommes ?… Dieu est donc bien cruel !… Je me sens prêt à le maudire !

— Ne blasphème pas, Georges. Nous avions tort sans doute. Qui donc nous avait révélé l’avenir ? Nous avons outragé Dieu en