Aller au contenu

Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/558

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
117
TORTURES.

trêmement faible ; une soif ardente le dévorait, et il ne possédait pas une goutte d’eau.

— Ô mon Dieu ! il faut donc mourir de cette horrible mort ! disait-il en levant les mains vers le ciel ; mourir sans embrasser ma mère, sans presser Justine sur mon cœur !…

Puis il devenait furieux, se tordait les bras et se frappait la tête contre les murailles. Le délire succéda au désespoir : l’infortuné souffrait moins ; il était étendu sur le parquet, et il lui semblait être mollement balancé sur les flots, dans une barque qui l’emportait vers un rivage où il voyait des arbres chargés de fruits délicieux.

Cependant l’inquiétude de Justine et de madame Valmer augmentait à chaque instant. Un soir qu’elles s’entretenaient de l’inexplicable disparition de Georges, elles entendirent frapper à la porte de leur ap-