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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/591

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JUSTINE.

monde quelques jours plus tard que son frère… Eh ! mes enfans, il ne faut pas froncer le sourcil pour cela : est-ce que vous ne voyez pas tous les jours des choses qui heurtent plus directement le sens commun ? Qu’est-ce donc, je vous prie, qu’un prince qui devient roi parce que son père était roi, à l’exclusion des princes, ses frères issus de la même souche ? Pourquoi diable un homme héritera-t-il plutôt de François-Pierre que de François-Jean ? C’est que celui-ci n’est que son oncle, tandis que celui-là est son père… Oh ! la bonne raison ! admirable législation à faire pouffer de rire les femmes et les hommes qui les connaissent bien !…

Vous trouvez que la loi avait tort, l’événement prouva qu’elle avait raison ; car mon frère était un idiot, incapable de comprendre que deux et deux font quatre, et qui, par conséquent, était tout justement bon à faire un vicomte et à manger trente mille francs