Aller au contenu

Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/625

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
184
JUSTINE.

et qu’aucun homme ne bouge ; fouette, postillon !

Les chevaux partirent au galop, et nous nous élançâmes à travers champs. Il fallut bivouaquer pendant le reste de la nuit ; mais nous prîmes aisément notre mal en patience. Au point du jour l’argent fut compté : nous possédions un peu plus de cinq cents francs.

— C’est assez bien débuter, dit mon compagnon ; mais des gens comme nous ne sont pas faits pour se traîner sur les grands chemins ; cela est bon dans un cas désespéré. Pour des hommes organisés comme nous le sommes, la carrière est large… Avez-vous voyagé dans la Vendée ?

— Jamais. Pourquoi cette question ?

— Oh ! c’est qu’il m’est venu une admirable idée !… Vous savez que l’on se bat, que l’on s’égorge maintenant dans ce pays, non