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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/673

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JUSTINE.

bleus ; que nous donnions aux républicains des renseignemens sur les forces royalistes, et aux royalistes de fort bons avis sur les positions des républicains : comme la plupart des espions, nous mangions à deux râteliers ; mais je vous prie de remarquer que c’était une nécessité de notre position. Éléonore était fort étonnée de notre conduite à laquelle elle ne comprenait rien ; ce qui était fort heureux pour elle ainsi que pour nous. Elle hasardait bien quelques questions de temps en temps ; mais il était toujours très-facile d’y répondre de manière à ne lui rien apprendre.

— Mon auguste ami, me dit-elle enfin, lorsque nous fûmes éloignés du théâtre de la guerre, vous n’allez donc pas vous mettre à la tête de vos troupes ?

— Belle amante, le temps n’est pas venu.

— Mais on se bat tous les jours.