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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/687

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JUSTINE.

donnant mon mouchoir dans lequel j’avais mis deux rouleaux d’or.

Trois mois s’écoulèrent ; tous mes efforts pour découvrir le lieu où l’on avait conduit Éléonore avaient été vains. Je commençais à croire que j’étais oublié, lorsqu’un jour enfin je me trouvai porté sur la liste de ceux qui devaient comparaître au tribunal révolutionnaire. Cela n’était pas rassurant du tout, mais je ne me décourageai pas.

Mon tour arriva ; j’appris de l’accusateur public que l’on me reprochait d’avoir conspiré contre la nation en dépréciant les assignats dont je ne me servais jamais, en faisant hautement des vœux pour le succès des tyrans qui combattaient les armées de la république ; en affectant de porter un habit et une culotte neufs, etc., etc. J’étais de plus fortement soupçonné d’être un agent de Pitt et Cobourg, dont je n’avais jamais entendu parler.