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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/698

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REVERS. SUCCÈS.

cours en devenait plus élevé. J’allai à la Bourse, et j’eus bientôt lié connaissance avec un certain nombre de courtiers, personnages très-officieux, qui se disputèrent mes bonnes grâces dès qu’ils surent que j’avais des capitaux à faire manœuvrer. C’est à cette époque que je retranchai le superflu de mon nom, et que de monsieur de la Guibardière, je fis le citoyen Guibard tout court, nom tout plébéien, et qui me sembla convenir parfaitement à un honnête commerçant.

Il me pleuvait des offres de service ; j’eus bientôt acheté des quantités considérables d’huiles, de coton, de bois de teinture, de toiles de Hollande, etc., etc. Mais ce fut surtout pour me faire débiter que les courtiers déployèrent toute leur habileté ; ils me trouvèrent des acheteurs tant que j’en voulus, qui offraient vingt-cinq et trente pour cent de bénéfice net ; il est vrai que j’avais acheté comptant, et que je fournissais à