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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/707

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JUSTINE.

l’évasion de deux galériens. Ses coups retentissaient dans mon cœur, je ne pus m’empêcher d’en être ému. Ce fut la dernière fois, je crois… Je me remis promptement.

— Il ne nous manque qu’une chose, dis-je à mon ami ; mais elle est importante.

— Laquelle ?

— Des passe-ports.

— En voici un bon, dit-il en me montrant une énorme bourse, et en voici de meilleurs.

Il fouilla dans les poches de la voiture, en tira deux paires de pistolets, et m’en donna une. Cela ne me rassura que médiocrement, et je ne tardai pas à voir que mes pressentimens ne m’avaient pas trompé. Le postillon stimulait vigoureusement l’ardeur de ses chevaux, qui allaient ventre à terre, lorsque des gendarmes, qui venaient à notre