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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/709

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JUSTINE.

— C’est ce que nous allons voir, dit Risbac.

Et à ces mots il fit feu des deux mains, avec un tel bonheur que les gendarmes furent démontés. Ils ripostèrent cependant de deux coups de carabine ; mais notre voiture brûlait la route, ils ne pouvaient songer à nous poursuivre. Malheureusement l’une de leurs balles, après m’avoir effleuré le bras, atteignit mon compagnon au côté gauche. Je le vis pâlir.

— Mon pauvre ami, me dit-il, j’ai là un passe-port pour l’étranger, qui ne tardera pas à être visé par les autorités de l’autre monde ou de là-bas. Ces brigands-là m’ont mis en règle… Songez à vous.

Il eut encore la force de me donner sa bourse, et, tandis que j’ouvrais son habit pour examiner la blessure, il me tendit la