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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/747

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JUSTINE.

ministré une douzaine de coups de canne au parlementaire, qui revint un peu plus vite qu’il n’était allé, jurant comme un possédé, et fort disposé à rendre à Guibard la réponse dans les mêmes termes qu’il l’avait reçue ; mais, outre que le vieux renard était de taille à faire à cette réponse une vigoureuse réplique, il avait un baume merveilleux pour contenter les plus difficiles, et, à peine eut-il fait briller des écus, que le paysan ne songea plus aux coups de bâton que pour se les faire payer le plus cher possible.

— Ah ! il le prend sur ce ton ! se dit Guibard après avoir satisfait et renvoyé son homme ; eh bien ! puisqu’il veut absolument voir de quel bois je me chauffe, on va le lui montrer.

À ces mots, il se jeta à travers champs, galopa pendant tout le reste du jour, et s’arrêta sur le soir dans un gros village, chez le maire duquel il se fit conduire.


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