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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/842

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UN CONVOI.

chez moi pendant quelque temps ; plus tard, tu auras un autre domicile, et, grâce aux talens que tu possèdes, tu iras à la fortune par des voies plus lentes, il est vrai, mais plus sûres que celles dans lesquelles j’ai marché si long-temps.

Georges sourit et ne répondit point ; mais il ne manifesta pas l’intention de quitter Guibard qui l’emmena chez lui. Le jeune homme s’assit, appuya sa tête sur ses deux mains, et passa ainsi le reste de la journée. Vers le soir, l’aumônier l’engagea à se mettre au lit, et il se laissa conduire dans la pièce voisine où il avait déjà passé celle précédente.

— Cela va de mal en pire, pensait le vieux forçat ; ce garçon est plus malade qu’il ne le paraît, et j’aurai bien de la peine à lui persuader qu’on a toujours le temps de mourir.