Page:Rabelais - Gargantua, Juste, Lyon, 1535.djvu/139

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Cette cuisse de Levrault est bonne pour les goutteux. A propous truelle, pourquoy est ce que les cuisses d’une damoizelle sont tousiours fraisches ? Ce problème (dist Gargantua) n’est ny en Aristote, ny en Alex. Aphrodise, ny en Plutarque. C’est (dist le Moyne) Pour troys causes, par lesquelles un lieu est naturellement refraischy. Primo, pour ce que l’eau court tout du long. Secundo, pour ce que c’est un lieu umbrageux, obscur, & tenebreux, on quel iamais le Soleil ne luist. Et tiercement pour ce qu’il est continuellement esventé des ventz du trou, de bize, de chemise : & dabondant de la braguette. Et dehayt. Page à la humerye. Crac, crac, crac, Que Dieu est bon, qui nous donne ce bon piot. Iadvoue dieu, si ie eusse esté on temps de Iesuchrist, ieusses bien enguardé que les Iuifz ne l’eussent prins au Iardin de Olivet. Ensemble le diable me faille : si ieusse failly de coupper les iarretz à messieurs les Apostres qui fuyrent tant laschement après qu’ilz eurent bien souppé, & laissèrent leur bon maistre au besoing. Ie hay plus que poizon un homme qui fuyt quand il faut iouer des cousteaulx. Hon que ie ne suys roy de France pour quatre vingtz ou cent ans. Par dieu ie mettray en chien courtault les fuyars de Pavye. Leur fiebvre cartaine. Pourquoy ne mouroient ilz là, plus tost que laisser leur