Page:Rabelais - Gargantua, Juste, Lyon, 1535.djvu/141

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

suis poinct à mon aize. Vray est que saultant les hayes & buissons, mon froc y laisse du poil. Iay recouvert un gentil levrier. Ie me donne au diable s’il luy eschappe lievre. Un lacquays le menoit à monsieur de Maulevrier : ie le destroussay : feys ie mal ? Nenny frère Iean (dist Gymnaste) nenny de par tous les diables nenny. Ainsi (dist le Moyne) à ces diables : ce pendent qu’ilz durent. Vertus dieu qu’en eust faict ce boyteux ? Le cor dieu il prent plus de plaisir quand on luy faict present d’un bon couble de beufz. Comment (dist Ponocrates) vous iurez frère Iean ? Ce n’est (dist le Moyne) que pour orner mon langaige. Ce sont couleurs de rhetorique Ciceroniane.


Pourquoy les Moynes sont refuyz du monde, & pourquoy les uns ont le nez plus grand que les aultres. xxxxx Chap. xxxviij.

Vignette 141
Vignette 141

Oy de christian (dist Eudemon) ie entre en grande resverie considerant l’honesteté de ce moyne. Car il nous esbaudist icy tous. Et comment doncques est, qu’on rechasse les moynes de toutes bonnes compaignies ? les appellans Troublefestes, comme abeilles chassent les freslons d’entour