Page:Rabelais - Gargantua, Juste, Lyon, 1535.djvu/33

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dict le proverbe, à cul de foyrad tousiours abonde merde) il a trouvé quelque reste de niays du temps des haultz bonnetz : lesquelz ont eu foy à ses escriptz. Et scelon yceulx ont taillé leurs apophtegmes et dictez : en ont enchevestré leurs muletz : vestu leurs pages : escartelé leurs chausses : brodé leurs guandz : frangé leurs lictz : painct leurs enseignes : composé chansons : et (qui pis est) faict impostures & laschés tours clandestinement entre les pudicques matrones. En pareilles tenèbres sont comprins ces glorieux de court, lesquelz voulens en leurs divises signifier espoir, font protrayre une sphère : des pennes d’oiseaux, pour penes : de l’Ancholie, pour melancholie : la Lune bicorne pour vivre en croissant : un bancq rompu, pour bancque roupte : non & un alcret, pour non durhabit : un lict sans ciel pour un licentié. Que sont homonymies tant ineptes, tant fades, tant rusticques & barbares, que l’on doiburoyt atacher une queue de renard, au collet, & faire un masque d’une bouze de vache à un chacun d’iceulx, qui en vouldroyt dorenavant user en France. Par mesmes raisons (si raisons les doibz nommer, & non resveries) feroys ie paindre un penier : denotant qu’on me faict pener. Et un pot à moustarde, que c’est mon cueur à qui moult tarde. Et un pot à pisser, c’est un official. Et le fond de mes chausses, c’est