Page:Rabelais marty-laveaux 01.djvu/241

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Les aultres enfloyent par les espaules, et tant estoyent bossus qu’on les appelloit montiferes, comme porte montaignes, dont vous en voyez encores par le monde en divers sexes et dignités, et de ceste race yssit Esopet, duquel vous avez les beaulx faictz et dictz par escript.

Les aultres enfloyent en longueur, par le membre, qu’on nomme le laboureur de nature, en sorte qu’ilz le avoyent merveilleusement long, grand, gras, gros, vert et acresté à la mode antique, si bien qu’ilz s’en servoyent de ceinture, le redoublans à cinq ou à six foys par le corps ; et s’il advenoit qu’il feust en poinct et eust vent en pouppe, à les veoir eussiez dict que c’estoyent gens qui eussent leurs lances en l’arrest pour jouster à la quintaine. Et d’yceulx est perdue la race, ainsi comme disent les femmes, car elles lamentent continuellement qu’il n’en est plus de ces gros, etc. Vous sçavez la reste de la chanson.

Aultres croissoient en matiere de couilles si enormement que les troys emplissoient bien un muy. D’yceulx sont descendues les couilles de Lorraine, lesquelles jamays ne habitent en braguette : elles tombent au fond des chausses.

Aultres croyssoient par les jambes, et à les veoir eussiez dict que c’estoyent grues ou flammans, ou bien gens marchans sus eschasses, et les petits grimaulx les appellent en grammaire Jambus.

Es aultres tant croissoit le nez qu’il sembloit la fleute d’un alambic, tout diapré, tout estincelé de bubeletes, pullulant, purpuré, à pompettes, tout esmaillé, tout boutonné et brodé de gueules, et tel avez veu le chanoyne Panzoult et Piédeboys, medicin de Angiers ; de laquelle race peu furent qui aimassent la ptissane, mais tous furent amateurs de purée septembrale. Nason et Ovide en prindrent leur origine, et